jeudi 17 juillet 2014

La saga des Souls: j'ai douillé et j'ai aimé.

  Si vous avez commencé les jeux vidéo dès votre plus jeune âge, que vous voulez vous lancer dans une carrière de rédacteur/journaliste, ou encore que vous voulez prouver que vous avez du caractère, vous avez forcément dû vous dire un jour: les jeux se sont casualisés. Si vous l'avez forcément fait, ne me le cachez pas, vous avez joué aux New Super Mario Bros en lâchant un "c'était plus dur dans Mario Bros. 3" ou un "Pfff avant dans les 1er Donkey Kong Country, on avait pas un système d'aide en cas de plusieurs Game Over ou 99 vies dès le deuxième monde".
Et oui, vous êtes un retrofag, vous expliquez que le Call of et l'Assassin's Creed annuels sont le cancer du JV, mais pas de bol, on voit derrière vous votre collection de toutes les versions de Street Fighter II. (Ou votre collection de Final Fantasy, version Nes, Snes, PS1, PSStore, ça dépend.)
Vous critiquez les jeux "Press A to Win", mais vous lâchez aussi régulièrement des "dans les anciens jeux de plates-formes, on avait qu'un seul saut et c'était suffisant".
Vous vous moquez des gens qui s'achètent une PS4, ou une Xbox One (mais là on peut pas trop vous critiquer), car vous avez un PC qui roule sur ces consoles (et qui coûte plus cher aussi), PC qui sert à s'acheter des bêtas toutes bugués ou jouer à des roms Super Nintendo.
Bref, vous êtes un retrofag, mais c'est pas grave, on peut pas vous en vouloir, sauf si vous avez passé ces dernières années dans une grotte, car il y a bien une petite lumière dans cet océan de casualisation.



  Donc oui, vous l'avez deviné en lisant le titre, je veux bien parler de la saga des Souls, série développée par From Software, bon bien sûr, presque personne ne connait ses anciens titres (King's Field ça vous parle ?) et ils ont commencé à être des développeurs adulés après Dark Souls, mais c'est pas grave, car les faits eux, restent.
Pour les nouveaux venus, la saga des Souls se divise en trois épisodes d'Action-RPG à la difficulté relevée, il y a tout d'abord eu Demon's Souls, une exclu PS3, puis Dark Souls, sur PS3 et Xbox 360, puis après sur PC, une version complètement affreuse, ce sont d'ailleurs les internautes qui se sont chargés de finir le jeu à la place des développeurs (la joie du PC gaming, rien n'est parfait). Le dernier jeu en date est Dark Souls II, sorti cette année, et depuis l'E3 dernier, les développeurs ont annoncé Bloodborne, le fils spirituel de la série des Souls, en exclu sur PS4.

  Pourquoi cette série est acclamée par une foule de joueurs le présentant comme le meilleur jeu de la génération PS3/360 ? Pourquoi ce hype ? Bon parce que, quand on commence à y jouer, tout porte à croire que le jeu sera nul. Perso lourdaud, pas beaucoup d'attaques, le saut est dur à gérer, graphismes moches, framerate à la rue dans certains passages, le moteur Havoc qui a été paramétré au max, qui fait que les cadavres ont la Parkinson...
Ces joueurs sont-ils débiles ? Oui et non.
 D'un côté ils le sont car il faut être assez fou pour se lancer dans un de ces jeux, car ils sont très durs au début, puis exigeant une fois qu'on s'est habitué au gameplay. Ne le cachons pas, on meurt très souvent, pour ne pas dire tout le temps au début, Et ouais, on n'est plus dans Kirby' Epic Yarn.
Mais d'un autre, il ne sont pas débiles, car après avoir fini Dark Souls, je dois dire que ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant éclaté dans un RPG, et aussi heureux de le finir, car le challenge reste de finir le jeu, là où d'autres titres essayent de faire des trucs et des machins pour rallonger artificiellement la durée de vie.

Oui, il va falloir explorer ce château de fond en comble et oui, il faut surtout arriver à le rejoindre.


  Oui, votre personnage est lourd, mais le jeu est loin d'être mou, et vous allez le comprendre vite fait, le moindre troufion de base peut vous faire très très mal si vous ne faite pas attention, c'est fini les Dynasty Warriors et autres, tu fonces partout et tu cherches à bourriner ? Ça s'annonce mal, car chez les Souls, il va falloir réapprendre à jouer.
Quand on ne connait pas les différents niveaux, et c'est la meilleure partie, il faut avancer pas à pas, bouclier en avant, à l’affût du moindre piège ou ennemi. Face à un soldat, ou pire, à un boss, chercher à attaquer en premier est bien souvent mortel, il faut au contraire rester sur la défensive, analyser ses différents mouvements, pour mieux les deviner, et ensuite attaquer dans le dos.
Et c'est là que le jeu devient très malin, car une fois la zone entièrement explorée, vous allez vous souvenir de tout, du type d'ennemi, de leur nombre, des petits passages à utiliser, l'attaque à placer... Bref, vous allez avoir une stratégie, obtenue après pas mal de morts et d'erreurs, il n'y a pas que votre personnage qui gagne de l'expérience, vous aussi, et c'est ça qui différencie les Souls des autres.
C'est pour ça que les Souls sont d'aussi bons jeux, car ils demandent de faire appel à votre cervelle et vos réflexes, le gameplay ne mâche absolument pas votre taf, vous vous êtes mangé un coup critique ? Un piège ? C'est de votre faute, c'est tout. 
La mort au départ n'est pas si punitive que ça: en retournant à l'endroit de votre tout dernier décès, vous pouvez récupérer vos âmes (un élément de jeu qui fait à la fois office d'xp et d'argent), mais vous n'avez droit qu'à une seule chance, car si vous mourrez une seconde fois, sans avoir pu récupérer votre précieuse cargaison, elle est définitivement perdue, et je peux vous dire que c'est très stressant de le perdre au milieu d'un piège bourré d'ennemi, ou de tomber tout simplement à cause du level-design sadique. (Mon record ? 95 000 âmes, j'ai glissé dans le noir, je suis tombé à côté d'un ennemi et j'ai jamais retrouvé mon point de chute.)
D'ailleurs, vous allez effectivement évoluer, au départ, vous allez prendre une grosse armure, quitte à être un peu plus lent, accompagnée d'un gros bouclier et d'une épée bien lourde qui fait beaucoup de dégâts, et vers la fin du jeu, quand vous aurez assimilé la roulade et sa petite période d'invincibilité, des contres avec un bouclier léger ou encore des backstabs (coups critiques dans le dos), vous allez devenir une sorte de ninja, et avec les réflexes qui vont avec, à contourner les ennemis avant qu'ils vous touchent, même les plus féroces, sans les armures, et avec de petites épées.

Certains boss vont vous filer des sueurs froides, et oui, la parade ne sert pas souvent.


  De plus, Dark Souls est très riche, car vous pouvez faire ce que vous voulez de votre personnage, les classes de départ ne sont des aides que pour le début du jeu, voire les premières heures, vous avez pris un mage mais vous aimez pas rester derrière en attendant que vos sorts fonctionnes ? Mettez tout en force et devenez un gros bourrin. Ainsi, mon personnage a commencé aventurier, pour se travestir en voleur et finalement terminer en une sorte de chevalier pyromancien, avant de redevenir voleur.
Bref, c'est vous qui imposez votre style au jeu, et pas l'inverse, car lui, il est impitoyable, il ne vous dit rien, il se contente de vouloir vous faire mourir, avec des pièges, 98 % de la population du jeu qui veut votre peau, des PNJ (Personnages Non Joueurs) qui meurent alors que vous pouvez les sauver mais vous le saviez pas, des boss qui peuvent vous tuer en deux secondes et qui vont vous faire retaper tout le chemin...
Mais parfois le jeu ferme un peu trop sa gueule, si le fait de prendre le mauvais chemin et se retrouver face à des monstres que vous ne pouvez tout simplement pas battre, c'est rigolo, on se paume complètement parfois, c'est l'esprit du jeu. Par contre, il n'explique rien sur certains points, comme la forge, sur certaines actions pour accéder à des stages supplémentaire (retourner à l'asile des morts-vivants dans Dark Souls, sans soluce j'aurais jamais trouvé, et pourtant cette zone contient des objets assez utiles pour la suite du jeu) ou encore pour les quêtes avec les PNJ, qui n'expliquent rien et que l'on retrouve parfois complètement par hasard, ça a son charme parfois, mais c'est aussi un peu énervant de se planter vers la toute fin du jeu.
Donc du coup, on est parfois obligé de recourir à une soluce pour tout découvrir, un peu dommage.

  En tout cas, finir Dark Souls m'a quelque peu changé, tout d'abord j'étais assez fier car j'ai jamais réussi à finir Demon's Souls, je me suis retrouvé bloqué comme une crotte car je savais pas qu'on pouvait sauter sur un élément du décors pour le traverser (c'est le chemin officiel), mais aussi parce que l'interface du Demon est super chiante et incompréhensible, ce qui n'est plus le cas dans le Dark Souls, qui est aussi un peu plus facile, car plus facilement "cassable" (la pyromancie est assez pétée, de même que la claymore électrique qui offre plus de 500 en attaque, et ce vers le milieu du jeu). Il en est de même pour certains boss qui se trouvent impuissants face à un joueur un peu trop collant.
Il faut dire aussi que les feux dans Dark Souls (sorte de checkpoint) offre une toute nouvelle approche pas dégueulasse, un feu vous soigne, permet d'augmenter de niveaux, de réparer son équipement, mais en contrepartie, tous les ennemis ressuscitent, et vos fioles d'estus (des potions de soins quoi) sont limitées, contrairement à Demon's Souls où les objets de soins étaient nombreux mais les niveaux sans checkpoint. Chaque style à ses avantages et ses défauts, on remarquera par exemple que parfois, les feux de camp sont dispersés parfois inégalement. 
Et y'a même un mode en ligne, les joueurs laissent des messages pour vous aider (ou pas) et peuvent carrément vous envahir, c'est à dire vous attaquer, très frustrant si vous êtes sur le point d'affronter le boss du donjon, mais ce sont les risques du métier, et puis ça colle bien à l'esprit du jeu.
J'évoquais un petit peu plus haut les graphismes, je critique surtout la technique, il suffit de faire une petite visite au Lac Cendré ou à Anor Londo pour rester bouche bée devant les décors qui claquent pas mal des fois.

Je peux vous dire que c'est là ou le jeu est le plus sympa.


  Bref, j'aime Dark Souls, comme j'aime BlazBlue, comme j'aime Banjo-Kazooie, tout me plait dans ce jeu, il est riche, a des personnages intéressants et dramatiques (Queelag est un véritable crève-cœur, dans le sens où on est en souffrance en la voyant), un scénario sympathique, même si il faut lire la descriptions des nombreux objets (et donc les collecter) pour connaitre les nombreuses anecdotes du soft. J'aime le système d'âme, sorte de monnaie unique du jeu, qui permet de tout faire, achat, upgrade des armes et monter de niveau, j'aime les musiques épiques, qui se lancent devant le boss, j'aime l'I.A des ennemis, basique, débile et méchante, j'aime ce silence pesant, quand on explore une zone, j'aime les différents raccourcis du jeu, qui résultent d'un level-design ultra bien foutu, allié avec les décors imposants, il en résulte un sentiment de fierté lorsqu'on se retourne et que l'on voit le chemin que l'on a parcouru, oui, même pour le Hameau du Crépuscule qui est le pire endroit du jeu. Même le farm est cool, car on peut toujours se faire surprendre et mourir, même si on fait la manip pour la 172ième fois !
Ouep, j'aime Dark Souls, car sa récompense est simple, il suffit de finir le titre, mais jamais je n'ai été aussi soulagé ni fier d'avoir terminé un jeu, il est dur, injuste, malsain, vilain, et pourtant, même en ayant passé 70 heures dessus pour en voir la fin, je n'ai jamais vu le temps passé, et je peux vous dire que peu de jeux peuvent se vanter d'un tel exploit.
De plus, la rejouabilité est très grande, car rien ne vous empêche de refaire un tour avec une toute nouvelle optique de gameplay, comme faire tout le titre en étant sorcier etc...
Bref, Dark Souls rentre facilement dans ma catégorie de jeu à faire absolument si on a une PS3 (en plus il est pas super cher sur Amazon).
Son plus gros défaut ? J'ai maintenant très envie de me faire Dark Souls II, mais j'ai peur que From Software le réédite sur PS4 (je cracherai pas dessus, les framerates à la rue c'est un peu chiant sur un jeu aussi exigeant).

Les fans de jeux de baston aiment également Dark Souls, et c'est pas pour rien, les combats reposent sur des mécanismes similaires.


Allez, pour terminer et parce que je vous aime bien, voici une vidéo sur le début du jeu (c'était quand j'étais même pas à la moitié du jeu, que d'émotions).
Merci de m'avoir lu et bonne journée ! 


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